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Les costumes de Madame Sans-Gêne

C’était il y a déjà bien des années. J’avais fait la connaissance de trois jeunes comédiennes amateurs, un peu folles, qui essayaient de tenir à bout de bras une petite troupe. Et justement cette année-là, il y avait pénurie de bonnes volontés malgré plusieurs appels à candidature. Et, une grande ambition : monter la pièce Madame Sans-gêne de Victorien Sardou.

Quatorze rôles (à l’origine la pièce de Victorien Sardou en compte 48), peu de moyens. Seule exception à la débâcle, « une metteuse » en scène professionnelle qui avait accepté de relever le défi. Compte tenu du nombre de personnages (14) et du nombre de comédiens (7) il avait été attribué au moins deux à trois rôles à chacun, (compte tenu de la pénurie, j’avais également été enrôlée pour trois petits rôles), seule la comédienne interprétant Madame Sans-gêne, apparaissant dans toutes les scènes, jouait uniquement le personnage principal. Pour des raisons pragmatiques, des passages de la pièce avaient été coupés, un narrateur mis en place pour le lien. Mais le plus crucial, c’est qu’au cours de discussions préalables, j’avais accepté de faire les costumes… une vingtaine environ (certains personnages ayant besoin de deux à trois costumes) ! tout en travaillant (j’étais à l’époque secrétaire de direction) et en m’occupant de ma famille.

Pour corser l’affaire, la « metteuse » en scène souhaitait que les costumes soient tous en noirs et blancs. Pour pallier le manques de couleurs, il me fallait donc compenser par des effets de matières : j’alternais les mats et les brillants, je jouais avec les motifs et les unis, j’incorporais une gamme de gris et de blancs. Bref j’essayais d’imaginer, de créer, de confectionner. J’actionnais mes ciseaux, je maniais mes épingles, j’agitais mes aiguilles.

Et de ce chaos, sont sortis des robes, des pantalons et des vestes de toutes sortes qui, une fois terminée, étaient jetés dans un grand sac rouge qui me servait à les transporter. Pour la première fois, je faisais le grand plongeon dans le stress de la préparation d’un spectacle.

Les costumes pour Les Sincères

Durant mon absence pour cause de formation, la troupe de théâtre s’est étoffée. Depuis déjà trois ou quatre ans, un nouveau metteur en scène, très motivé, œuvre pour la progression des comédiens, la qualité de leur jeu, car il estime qu’être amateur n’exclue pas la qualité.

En parallèle, il a été créé des cours de théâtre depuis plusieurs années, qui commence à porter ses fruits en tant que vivier pour trouver des comédiens doués.

Avant ma formation, j’avais aidé un peu à la pièce « Le Grand Guignol » (un théâtre sanguinolent avec plusieurs courtes pièces de différents auteurs : Max Maurey, René Berton, Oscar Métaignier) en réalisant deux ou trois costumes.

 

Pendant ma formation la troupe avait joué Les Sincères de Marivaux avec de très beaux costumes réalisés par un costumier professionnel. Je tenais à vous montrer les quelques photos que j'ai pu recueillir.

Les sincères
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